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Les #DéfenseursMontrentLaVoie pour les droits, la justice et l’action climatique à la COP30
Initiative des droits et des ressources
10 .11. 2025  
9 minutes de lecture
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Cliquez ici pour suivre les engagements de RRI à la COP30.

Alors que la communauté internationale se prépare à la COP30 de la CCNUCC, organisée pour la première fois dans la région amazonienne du Brésil, l’Initiative des droits et ressources (RRI) et sa coalition de plus de 200 partenaires, collaborateurs et alliés portent depuis plusieurs mois un message clair et puissant : la Terre avance parce que ses défenseurs montrent la voie.

Souvent désigné comme la « COP des Peuples Autochtones », le sommet offrira pour la première fois à plus de 1 000 représentant·es accrédité·es des peuples autochtones, des peuples afro-descendants et des communautés locales un accès à la Blue Zone, principal espace des négociations de la CCNUCC.

Il s’agit d’une opportunité historique pour que les titulaires de droits prennent pleinement leur place à la table des négociations et influencent les décisions qui façonnent l’avenir de leurs territoires et de leurs environnements. Mais les dirigeant·es des régions rurales et forestières continuent d’avertir : sans une participation véritable, le sommet international risque d’offrir une visibilité sans influence.

Aux côtés de ses partenaires, RRI défendra six priorités clés à la COP30.

1. La communauté financière doit s’engager en faveur d’une action climatique fondée sur les droits à travers la campagne #LEngagementQueNousVoulons

Lors de la COP26, un engagement historique des bailleurs de fonds a promis 1,7 milliard de dollars pour faire progresser les droits fonciers forestiers des peuples autochtones et des communautés locales entre 2021 et 2025. Cet engagement arrivant à échéance à la fin de cette année, la COP30 représente une occasion cruciale de concevoir un successeur plus ambitieux, plus transparent et véritablement conduit par les communautés.

Le nouveau rapport de RRI sur l’état du financement révèle qu’en suivant les tendances actuelles, il resterait un déficit de 2,9 milliards de dollars pour atteindre l’objectif de 10 milliards du Path to Scale, soulignant l’urgence d’une action collective plus audacieuse et mieux coordonnée de la part des donateurs.

L’EngagementQueNousVoulons répond à ces inégalités persistantes. Il s’agit d’un appel à l’action, exigeant des investissements directs et équitables, et visant à transformer la gouvernance du financement climatique en mettant l’accent sur :

  • Un financement direct aux titulaires de droits pour renforcer leurs systèmes d’autogouvernance, leurs droits fonciers et leurs moyens de subsistance durables ;
  • La reconnaissance des droits territoriaux, essentielle pour protéger la nature grâce aux savoirs traditionnels ;
  • Le soutien aux initiatives communautaires de conservation, qui placent la biodiversité et la résilience climatique au cœur des priorités ;
  • Des mécanismes de gouvernance transparents et responsables, garantissant l’utilisation efficace et équitable des fonds.

Signez pour soutenir #LEngagementQueNousVoulons.

Des membres de la communauté locale de Massaha voyagent en bateau fluvial, Gabon. Photo prise par If Not Us Then Who? pour l'Initiative des droits et les ressources, 2024.

2. Façonner l’agenda des jeunes à la COP30

En juillet 2025, RRI a réuni à Bali, en Indonésie, plus de 50 jeunes représentant·es autochtones, afro-descendant·es et issus des communautés locales d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine à l’occasion du Forum mondial de la jeunesse (Global Youth Forum – GYF), organisé en collaboration étroite avec ses partenaires Barisan Pemuda Adat Nusantara (BPAN) et Aliansi Masyarakat Adat Nusantara (AMAN).

À travers les forêts et les territoires communautaires, jeunes et aîné·es ont échangé leurs expériences vécues, réfléchissant ensemble aux défis et aux opportunités liés au leadership des jeunes. Ensemble, ils et elles ont défini un agenda commun pour faire avancer leurs priorités : défendre leurs territoires, leurs cultures et leurs moyens de subsistance. Cet agenda guide désormais le plaidoyer jeunesse de RRI à la COP30.

Lors d’un récent point de presse organisé par RRI en amont de la COP30, Sabba Rani Maharjan, jeune activiste Newa du Népal, a souligné :

« Renforcer la jeunesse, c’est renforcer la Terre. Participer à des espaces comme la COP30 n’est pas un choix, c’est une nécessité. Ce qui se décide à la table des négociations a des répercussions directes sur nos communautés de base. Cette lutte est donc aussi la nôtre. »

À la COP30, les participant·es du GYF se rassembleront pour lancer le tout premier Réseau mondial de la jeunesse de RRI et publier sa Feuille de route et Déclaration pour la justice.

3. Reconnaître la gouvernance et le rôle des peuples afro-descendants

Alors que la COP30 se tiendra à Belém, au Brésil, le rôle central des peuples afro-descendants dans l’action climatique revêt une importance particulière. Le Brésil abrite l’une des plus grandes populations afro-descendantes d’Amérique latine, et les peuples afro-descendants ont profondément marqué l’histoire, la culture et le développement du pays. Représentant plus de 134 millions de personnes à travers la région — soit 21 % de la population —, les peuples afro-descendants continuent pourtant de faire face à de profondes inégalités sociales et économiques, ainsi qu’à des lacunes persistantes en matière de reconnaissance de leurs droits.

Lors de la Semaine du climat de New York, RRI, en collaboration avec la Fondation Ford et la Coalition internationale des terres et territoires afro-descendants d’Amérique latine et des Caraïbes (CITAFRO), a organisé un événement majeur visant à promouvoir la reconnaissance des peuples afro-descendants en tant que titulaires collectifs de droits au sein du cadre de la CCNUCC. À cette occasion, RRI et le Ministère brésilien de l’Égalité raciale ont signé un protocole d’accord historique pour renforcer le leadership des peuples afro-descendants à l’approche de la COP30.

Cet accord consolide le rôle de la Commission internationale du Cercle des Peuples et place les voix afro-descendantes au centre des discussions climatiques mondiales, rappelant que la tenue de la COP30 au Brésil n’est pas qu’un symbole, mais une reconnaissance des peuples qui portent déjà les solutions.

Prenant la parole lors de l’événement de New York, Solange Bandiaky-Badji, Présidente et Coordinatrice de RRI, a affirmé :

« Les peuples afro-descendants ne sont pas seulement en première ligne de la crise climatique — ils ouvrent la voie avec des solutions enracinées dans des siècles de gouvernance, de savoirs et de résilience. »

À la COP30, RRI, CITAFRO, OTEC et l’Université Javeriana (Colombie) co-organiseront un événement parallèle mettant en lumière le rôle historique et actuel des peuples autochtones, des peuples afro-descendants et des communautés locales dans la gestion durable des écosystèmes côtiers et marins.

Photo prise lors de la célébration religieuse en l'honneur de Yemanjá, reine de l'eau et entité vénérée par les religions d'origine africaine à Salvador, au Brésil. Photo prise par Rafael Martins pour L'initiative Droits et Ressources.

4. Plaider pour la justice de genre dans le financement climatique

Les organisations dirigées par des femmes autochtones, afro-descendantes et issues des communautés locales du Sud global ont besoin d’un financement direct, cohérent et durable pour conduire un changement véritable. Pourtant, les recherches montrent qu’elles demeurent gravement sous-financées, avec peu ou pas de données sur leur accès aux ressources. Ce manque d’investissement freine leur rôle essentiel en tant que défenseures des terres et des forêts, gardiennes de la sécurité alimentaire et leaders communautaires.

Un rapport récemment publié par RRI et l’Alliance des femmes du Sud (WiGSA) met en évidence une réalité frappante : au sein du réseau de WiGSA, le budget annuel médian des organisations dirigées par des femmes n’est que de 338 000 dollars, bien en deçà des besoins réels. Plus de la moitié des organisations interrogées ne disposent d’aucun financement de base ou flexible, ou celui-ci représente moins de 10 % de leur budget. Près des deux tiers survivent grâce à des subventions de projet à court terme, de deux ans ou moins. Et une sur trois ne pourrait pas fonctionner au-delà de six mois sans nouvel appui.

Alors que le monde cherche à raviver l’élan et la réflexion sur le financement des droits fonciers et de la gouvernance forestière des peuples autochtones, des peuples afro-descendants et des communautés locales à la COP30, un message s’impose avec force : tout nouvel engagement doit placer le financement direct et inclusif du genre au cœur de l’action climatique.

5. Soutenir les premières lignes : Investir dans la protection collective

Les peuples autochtones, les peuples afro-descendants et les communautés locales se trouvent en première ligne de l’action climatique. Ils et elles figurent parmi les défenseurs les plus efficaces des écosystèmes essentiels à la santé de la planète. Pourtant, ils continuent de faire face à des menaces croissantes pesant sur leurs territoires, leurs droits et leurs vies — liées à l’accaparement des terres, à l’extractivisme, à la criminalisation et aux déplacements forcés dus au changement climatique. Selon un rapport récemment publié par Global Witness, en 2024, 146 défenseur·es des terres et de l’environnement ont été assassiné·es ou ont disparu à travers le monde.

La protection collective — ancrée dans les systèmes ancestraux de gouvernance, la solidarité communautaire et la défense territoriale — n’est pas seulement un mécanisme d’autodétermination, mais aussi un pilier essentiel de la résilience climatique mondiale.

Lors de la Semaine du climat de New York, RRI, en collaboration avec Amazon Watch, Peace Brigades International et la Coalition ALLIED, a organisé un événement présentant des modèles innovants de sécurité communautaire et d’adaptation climatique, tout en lançant un rapport sur la protection des communautés pour sauver la planète.L’un des principaux objectifs de cet événement était de renforcer le plaidoyer politique afin d’accroître la visibilité, la reconnaissance et le soutien à l’action climatique et à la protection territoriale dirigées par des peuples autochtones et des communautés locales, en amont de la COP30 au Brésil — et au-delà.

Images filmées depuis un véhicule des forêts communautaires autochtones de Boca Pariamanu, dans l'Amazonie péruvienne.

6. Renforcer les droits territoriaux : Une question de justice et une solution scientifique au changement climatique

Reconnaître les droits fonciers et territoriaux des peuples autochtones, des peuples afro-descendants et des communautés locales est l’une des approches les plus efficaces pour lutter contre le changement climatique.

Lorsque leurs territoires sont juridiquement reconnus et protégés, les forêts stockent davantage de carbone et la biodiversité s’épanouit. Mais sans reconnaissance légale, ces terres restent vulnérables aux menaces croissantes de l’exploitation minière, pétrolière et des grands projets d’infrastructure.

À l’approche de la COP30 au Brésil, RRI a analysé les Contributions Déterminées au niveau National (CDN) de 15 pays d’Amérique latine et des Caraïbes.

Bien que toutes mentionnent les peuples autochtones, seulement 40 % reconnaissent leurs territoires. Une seule fait référence aux droits territoriaux des peuples afro-descendants, et la plupart ne considèrent les communautés locales que comme des « groupes vulnérables » plutôt que comme partenaires à part entière de l’action climatique. Un seul pays inclut la reconnaissance des territoires comme stratégie climatique, et aucun ne prévoit de mécanismes de réparation en cas de violation des droits.

Sans la sécurisation des droits fonciers et la participation pleine et entière des communautés, la transition vers les énergies propres risque d’aggraver, plutôt que de résoudre, les crises sociales et environnementales.

À la COP30, RRI et ses partenaires organiseront un événement parallèle pour discuter des moyens par lesquels les gouvernements peuvent renforcer leurs ambitions climatiques nationales en protégeant les droits des titulaires.

Alors que le monde se réunit au Brésil pour la COP30 afin de définir les prochaines étapes face à la crise climatique, le RRI s’associera à des partenaires internationaux pour promouvoir des solutions bénéfiques pour les populations et la planète.


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