L’Initiative des droits et ressources (RRI) exprime sa solidarité avec les dirigeant.e.s du mouvement de défense des droits des peuples autochtones en Équateur qui sont criminalisés pour avoir exercé leur droit légitime de se mobiliser et de défendre leurs droits humains.
Nous demandons instamment à l’État équatorien et à ses institutions judiciaires de garantir une procédure régulière aux dirigeant.e.s autochtones et aux défenseur.e.s des droits humains, de les protéger contre les persécutions et de respecter leur droit de manifester pacifiquement conformément aux principes de l’État de droit démocratique.
Le lundi 13 juin 2022, la CONAIE (Confédération des nationalités Autochtones de l’Équateur), soutenue par plusieurs organisations de la société civile, a appelé à une grève nationale contre l’imposition de politiques gouvernementales qui ont entraîné une augmentation de la pauvreté et de l’insécurité, la réduction des budgets de la santé et de l’éducation, et l’imposition agressive d’activités extractives (mines et pétrole) qui violent les droits collectifs et le mode de vie des Peuples Autochtones et Afro-descendants de l’Équateur.
La réponse de l’État à cette mobilisation a été la criminalisation et la persécution des manifestant.e.s. Le 14 juin 2022, le président de la CONAIE et leader du mouvement indigène, Leonidas Iza Salazar, a été détenu arbitrairement par la police et les forces militaires pendant 24 heures, au cours desquelles il a été maintenu en isolement pendant plus de 15 heures. Un juge a ensuite engagé des poursuites pénales contre Salazar pour obstruction présumée des services publics, dans une tentative manifeste d’écraser son droit universel de protester, ainsi que celui d’autres dirigeant.e.s Autochtones. L’avenir juridique d’Iza reste incertain dans l’attente de son audience du 4 juillet 2022, ce qui fait craindre qu’il ne soit condamné dans le but de réduire au silence le mouvement de défense des droits des Peuples Autochtones du pays.
Nous demandons instamment au gouvernement équatorien d’envoyer un message clair à ses communautés et au monde entier, à savoir qu’il s’engage à protéger les droits des peuples autochtones et de leurs mouvements, et qu’il respecte leur droit d’exiger des politiques justes et inclusives qui garantissent leur bien-être.