Module 1: Quelle est notre compréhension commune des moyens de subsistance?

 

La définition des moyens de subsistance peut varier en fonction de la communauté, de la culture, des valeurs ou du contexte dans lequel vous vivez ou travaillez. Pour certains, il s’agit simplement de la manière dont les gens assurent leur subsistance, pour d’autres, les moyens de subsistance font partie de leur identité, ou il peut s’agir simplement d’un emploi. Il peut également s’agir de la création d’une entreprise ou d’une entreprise collective plus importante avec votre communauté.

Au sein de la coalition RRI et de nos réseaux, nous avons discuté des moyens de subsistance durables, des moyens de subsistance autodéterminés ou de la sécurité des moyens de subsistance pour désigner la capacité des populations locales à répondre à leurs besoins immédiats et à assurer un avenir viable aux générations futures, ce qui affecte ainsi leur capacité à poursuivre d’autres objectifs et priorités, y compris la promotion et la défense de leurs droits fonciers. Dans le même temps, la sécurité foncière détermine les opportunités de subsistance des communautés et la possibilité d’établir des relations justes et équitables au sein de la société – par exemple avec les communautés voisines, les gouvernements ou les entreprises.

« Les activités menées par les foyers dépendent de leurs moyens de subsistance (ce que nous avons), c’est-à-dire des ressources utilisées par les groupes domestiques pour vivre au jour le jour et atteindre leurs objectifs immédiats. Les moyens d’existence que les foyers mettent en jeu peuvent être des connaissances et des compétences individuelles (capital humain), la terre et l’eau (capital naturel), l’épargne et l’infrastructure (respectivement capital financier et physique), ainsi que les relations de collaboration entre les foyers et les communautés, tant formelles qu’informelles, qui contribuent à la réalisation des projets (capital social).

Les familles combinent les moyens de subsistance dont elles disposent à travers un ensemble d’activités que nous appelons stratégies de subsistance (ce que nous sommes capables de faire). Cette stratégie de subsistance permet à la famille de satisfaire, ou non, ses besoins immédiats, tels que l’alimentation, l’habillement, le logement, l’éducation, la santé, entre autres. De même, les familles cherchent à atteindre des objectifs intangibles tels qu’une alimentation saine, suffisante et autonome. Les finalités matérielles et immatérielles constituent les résultats attendus ou souhaités (ce que l’on veut faire). »

Extrait du livre : Moyens de subsistance et innovation territoriale pour le renforcement de l’harmonie communautaire (page 21).

La vidéo présente une initiative de production durable de manioc à Adou du Bata, au Bénin, où les femmes d’une coopérative dirigée par Nakaya ont transformé leurs moyens de subsistance grâce à des méthodes de production circulaires. La coopérative utilise les déchets de manioc pour produire du biogaz, qui est ensuite utilisé pour le traitement du manioc, ce qui réduit considérablement leur dépendance à l’égard du bois de chauffage et atténue la déforestation. Cela permet également de protéger la santé des femmes exposées à la combustion du bois. En outre, la production de biogaz génère des engrais organiques qui améliorent la fertilité des sols pour les futures cultures de manioc. Cette approche circulaire stimule non seulement les activités économiques de la coopérative de femmes, mais favorise également la durabilité environnementale et améliore les conditions de santé des femmes impliquées dans la transformation du manioc

Les communautés autochtones de la mosaïque tupi du Brésil développent des entreprises économiques qui favorisent la conservation des forêts. « Le paradigme actuel du développement économique en Amazonie est basé sur des économies à produit unique, comme le bœuf, le soja et l’huile de palme. » Cependant, il existe d’autres modèles d’entreprise, tels que « les systèmes traditionnels de l’Amazonie basés sur la diversité et non sur la monoculture. Les communautés locales et autochtones profitent depuis des générations d’une multitude de cultures et d’aliments récoltés à l’état sauvage, en s’appuyant soigneusement sur différents types de forêts et de zones cultivées, et en gardant le paysage global intact. » Les chaînes de valeur qui ont été développées avec l’aide de Forest Trends sont l’açai, les produits artisanaux, les noix du Brésil, le cacao et un modèle commercial pour la culture de semences autochtones.

Lire les pages suivantes de ce rapport illustratif : A New Bioeconomy in the Amazon Rainforest [EN]

📖Lire les pages 17 et 18 pour comprendre la chaîne de valeur de l’açai [insérer un lien vers le PDF de ces pages seulement]

📖Lire les pages 21 et 22 pour comprendre découvrir les produits artisanaux [insérer un lien vers le PDF de ces pages seulement]

Réfléchir aux atouts ou au capital de votre communauté ou de votre territoire (ce que les gens utilisent pour gagner leur vie) est une première étape importante pour envisager des moyens de subsistance potentiels pour votre communauté ou votre territoire.

Les atouts peuvent être classés en cinq catégories :

1. Le capital humain est la partie des ressources humaines qui est déterminée par les qualités des personnes, par exemple leur personnalité, leur comportement, leurs aptitudes, leurs compétences, leurs connaissances, ainsi que leur santé physique, mentale et spirituelle.
2. Le capital social est la partie des ressources humaines déterminée par les relations que les gens entretiennent avec les autres. Ces relations peuvent être établies entre des membres de la famille, des amis, des travailleurs, des communautés et des organisations.
3. Le capital naturel est constitué des ressources naturelles utilisées par l’homme : l’air, la terre, le sol, les minéraux, l’eau, la flore et la faune. Ces ressources fournissent des biens et des services, soit sans l’influence de l’homme (faune forestière, stabilisation des sols), soit avec son intervention active (cultures agricoles, plantations d’arbres). Le capital naturel peut être mesuré en termes de quantité et de qualité (superficie, têtes de bétail, diversité et fertilité).
4. Le capital physique provient des ressources créées par l’homme. Il comprend les bâtiments, les routes, les transports, l’eau potable, l’électricité, les systèmes de communication et les équipements et machines qui produisent davantage de capital. Le capital physique est disposition des personnes.
5. Le capital financier est une partie spécifique et importante des ressources créées. Il comprend les moyens financiers dont disposent les personnes sous la forme de salaires, d’épargne, de crédits, de versements de fonds ou de pensions. Il s’agit souvent, par définition, de l’actif le plus limité des pauvres.

L’accès aux atouts varie selon les cas, que ce soit par exemple par le biais de la propriété privée, de la propriété collective ou d’un droit coutumier.

📖 Pour en savoir plus sur les piliers et les capitaux de Livelihood:  Agrobiodiversity management from a sustainable livelihoods perspective.

Le manuel Livelihoods and Territorial Innovation for the Strengthening of Community Harmony (Moyens de subsistance et innovation territoriale pour le renforcement de l’harmonie communautaire) du College of the Southern Border au Chiapas (Mexique), présente le concept de « modes de vie » comme une approche des moyens de subsistance fondée sur des valeurs. Dans ce cadre territorial, les modes de vie sont décrits comme suit

« tout ce qui porte des fruits autour de nous

sachant utiliser ce qui est vivant

et ce qui ne l’est pas. »

Les auteurs suggèrent de se poser les questions suivantes avant de commencer à cartographier les atouts de notre communauté : « Que voulons-nous changer ? Quelles sont les valeurs qui favorisent le changement de stratégie ? … puisqu’il s’agit simplement d’un moyen d’identifier les résultats que nous attendons, et non une fin en soi. Les moyens de subsistance comprennent les stratégies suivies par les communautés en fonction des atouts dont elles disposent pour satisfaire leurs besoins, conformément à leurs valeurs. Les moyens d’existence ne sont pas statiques, ils sont dynamisés par les innovations territoriales que les communautés mettent constamment à l’épreuve. »

📖Lisez un court extrait (des pages 24, 25, 26) pour un aperçu des modes de vie.

Activités à réaliser après la première session en direct.
Durée approximative : 1 heure et 30 minutes