Malgré les importantes avancées réalisées par de nombreux gouvernements par rapport à la reconnaissance des droits des Peuples Autochtones et des communautés locales aux terres forestières, la dure réalité sur le terrain demeure préoccupante : il y a eu un ralentissement dans la reconnaissance des droits communautaires aux terres forestières dans les pays forestiers tropicaux.

La décélération de la reconnaissance des droits forestiers des Peuples Autochtones et des communautés locales, ainsi que la diminution de la portée des réformes adoptées depuis 2008 ont été révélées par le nouveau rapport de RRI, intitulé What Future for Reform? (Quelles Perspectives d’Avenir pour la Réforme Foncière ?). Cette analyse retrace les changements de la tenure forestière effectués depuis 2002, et porte sur près de 90 pour cent des forêts du monde. Ces constatations sont particulièrement décourageantes étant donné le consensus grandissant autour de l’idée que la propriété communautaire est un important facteur dans  la protection des forêts de nombreux pays en développement. Elles surviennent également malgré les vifs espoirs que certains engagements et initiatives internationales — telles la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et la REDD+ — engendreraient une nouvelle vague de reconnaissance et de protection des droits locaux.

Par contre, en regardant plus loin en 2014, nous sommes convaincus que ce « ralentissement » n’est qu’un bref arrêt sur le chemin vers des changements majeurs au statu quo, menés par les centaines de millions de Peuples Autochtones et de communautés locales à travers le monde. A l’échelle, les gouvernements et leurs institutions, ainsi que les investisseurs et les compagnies ayant des participations dans les terres et d’autres ressources naturelles, subissent de plus en plus de pression pour inclure et consulter ces groupes et reconnaître leurs revendications aux terres et aux ressources qu’ils gèrent et dont ils dépendent depuis des générations.

Pour appuyer ce mouvement, RRI, l’International Land Coalition et Oxfam, trois des plus grands réseaux mondiaux qui travaillent sur les questions des droits fonciers et forestiers, se sont associés pour réclamer l’intégration des droits fonciers communautaires au programme d’action des Nations Unies en faveur du développement au-delà de 2015. Mais leur demande n’est pas un cas isolé : en 2014, on a déjà vu grandir lesmouvements locaux et de nouveaux engagements du secteur privé concernant la reconnaissance des droits des Peuples Autochtones et des communautés locales aux terres et aux ressources. Pour ce que nous réserve l’avenir, le prochain Congrès mondial des parcs, la Conférence mondiale sur les Peuples Autochtones, et la Conférence des Parties (COP) de la CCNUCC sur les changements climatiques offrent de nombreuses occasions de convaincre tous les acteurs – les gouvernements, les investisseurs, les organismes internationaux de conservation et de développement – des vastes bénéfices qui peuvent découler de la sécurisation des droits fonciers communautaires.

En savoir plus sur le travail de RRI dans l’ensemble de nos pays prioritaires de janvier à mars 2014