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Message de la Directrice

La déforestation mondiale se poursuit à des rythmes non viables. Quelles sont donc les actions menées par les
décideurs aujourd’hui ? Ce bulletin d’information examine certaines approches de l’Union européenne, de la
Banque mondiale, de la CCNUCC, du Guyana et de l’Ouganda. Ces approches permettent-elles d’arriver à une
solution crédible, ou ne s’agit-il que de futilités ?

La Commission européenne a récemment tenu une réunion internationale de haut niveau afin de parler de la
déforestation mondiale et de ses implications en termes de changement climatique, de développement et de
perte de biodiversité. Reconnaissant que l’UE a une empreinte forestière très importante, puisqu’elle importe
des millions d’hectares de déforestation, les participants ont mis en évidence certaines des actions critiques
devant être prises.

Le Guyana a été l’un des ardents défenseurs des financements internationaux pour éviter la déforestation dans
les pays tropicaux, et constitue une mise à l’épreuve des solutions mentionnées précédemment. Comment
les droits des peuples autochtones et les questions liées au partage local des avantages sont-ils abordés dans
les politiques du Guyana en matière d’utilisation des terres, de forêts et de climat ? Un rapport détaillé de
l’Amerindian Peoples Association (APA) et du FPP constate qu’une action plus solide est nécessaire dans le
domaine de la gouvernance démocratique et de la reconnaissance des droits fonciers coutumiers.

En Ouganda, les Batwa ont déposé une pétition auprès de la Cour constitutionnelle de l’Ouganda qui demande
la reconnaissance de leur statut de peuples autochtones au titre du droit international ainsi que des réparations
pour la marginalisation historique et les violations ininterrompues des droits humains dont ils ont été victimes
suite à la dépossession de leurs terres forestières ancestrales par le gouvernement. En juin 2014, le cas n’avait
pas encore été enregistré parmi les affaires devant être entendues en justice, mais les Batwa suivent de près la
procédure afin de s’assurer que leur revendication reçoive l’attention qu’elle mérite.

Au vu des graves problèmes auxquels les peuples autochtones sont confrontés en Afrique, il est très préoccupant
que la Banque mondiale envisage des propositions visant à appliquer ses protections de manière différenciée
aux peuples autochtones en Afrique, alors qu’elle achève l’examen de ses politiques de sauvegarde. Une telle
action discriminatoire, qui s’ajoute au refus du consentement libre, préalable et éclairé dans sa politique sur
les peuples autochtones, remet en question le leadership en matière de mesures de sauvegarde sociales et
environnementales vanté par la Banque mondiale.

Par ailleurs, de récents pourparlers au sein de la CCNUCC sur les mesures d’atténuation fondées sur la terre font
état d’une prise en compte limitée des droits humains et le risque de voir s’instaurer un régime de sauvegarde
faible ou inexistant pour toutes les actions d’atténuation relatives à la terre demeure élevé. Un document de
réflexion, « Comprehensive land-use planning: a rights-based approach / Discussion Paper for addressing the
land sector in the ADP » (Un aménagement du territoire complet : une approche fondée sur les droits / Document
de réflexion pour la prise en compte du secteur foncier dans l’ADP) souligne les défis majeurs à cet égard.

Les implications des actions en matière de changement climatique sur les droits humains seront au centre des
efforts de plaidoyer des peuples autochtones et de la société civile pendant la CdP20 à Lima en décembre 2014.
Le Forest Peoples Programme effectuera un suivi de la Déclaration de Palangka Raya sur la déforestation et les
droits humains, y compris dans le cadre d’événements publics dirigés par les peuples autochtones.

J’espère que vous apprécierez la lecture plus approfondie de ces enjeux dans cette édition de notre bulletin d’information.

Joji Cariño, Directrice